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Ces 8 artistes femmes qui ont jeté les bases du pop art féministe

Vous vous demandez où sont passées les artistes femmes dans le pop art, hein ? Eh bien, le pop art, c’est ce courant artistique qui met en avant des hommes, laissant un peu de côté – peut-être sans le vouloir – les femmes qui ont également contribué à cette vague artistique.

e mouvement pop art a bouleversé l’art contemporain en détournant et s’inspirant des images issues de la culture populaire. Les femmes ont toujours été une source d’inspiration pour les artistes pop art connus du XXe siècle, qui ont créé des portraits colorés et stylés de femmes fatale. Mais où sont les artistes femmes ? Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Richard Hamilton, Robert Rauschenberg… tous des hommes. Qu’en est-il des femmes ?

Redécouvrons ensemble les artistes pop art femmes ont jeté les bases du pop art féministe et en quoi leurs œuvres restent encore aujourd’hui une source constante d’inspiration.

Les femmes: objet de fascination du mouvement pop art depuis les années 1960

La figure féminine est partout dans le pop art. On la retrouve chez des artistes comme Roy Lichtenstein avec sa série “Girls” (Drowning Girl, Crying Girl, Nurse, tout ça). Et puis Andy Warhol avec ses sérigraphies de Marilyn Monroe et Twiggy. Et c’est pas fini ! Richard Hamilton avec ses œuvres This Is Tomorrow et Can You See Me qui mettent la femme au cœur de tout. Ces femmes ont toutes des attributs en commun : elles sont blondes, maquillées, pulpeuses, attirantes et elles débordent d’émotions.

Avec le pop art, c’est comme si une nouvelle vision de la femme se dessinait : la femme moderne des années 60. C’est celle qui est libre de se débarrasser du mariage, qui peut voter, choisir son job, avoir son compte en banque, gagner son propre argent, devenir indépendante et se faire belle avec des jupes, des talons et du maquillage à gogo. Les œuvres pop art de l’époque nous montrent avant tout le chambardement qui se passe sous nos yeux. On parle de la libération de la femme !

Avec le pop art, c’est une nouvelle idée de la femme qui se joue : la femme moderne des années 1960. C’est la femme affranchie du joug marital, qui a le droit de vote, qui peut exercer une profession librement, bénéficier d’un compte bancaire, gagner un salaire, devenir indépendante, porter des jupes, des talons, se maquiller etc. Ce que montrent les oeuvres des artistes du mouvement Pop art c’est avant tout un bouleversement qui se déroule sous leurs yeux. On parle de la libération de la femme.

Le prisme masculin : entre libération de la femme et stéréotype de genre

Le mouvement Pop art est malgré tout ambigu ! D’un côté, il participe à ce mouvement de libération. Notamment en démocratisant dans le monde entier une représentation nouvelle de la femme, désormais libre et indépendante. De l’autre côté, il contribue à enfermer la femme dans une iconographie réductrice. Iconographie où règnent la séduction, le maquillage et l’émotivité. Une iconographie qui tire aussi en partie ses origines de la pornographie. Femmes ultra sexualisées, femmes qui pleurent ou dans des états de “sur-émotivité”. Les oeuvres Pop art ne sont pas exempts de sexisme et patriarcat.

Les autres courants artistiques ne sont pas en reste. Notamment le courant hyper-réaliste, dont l’une de ses oeuvres emblématiques est la femme au caddie (“Supermarket Lady”) de Duane Hanson. Une représentation emblématique de ce qu’on appellera alors plus tard la “ménagère de plus de 50 ans”. Dans ce contexte artistique teinté de machisme, entre libération et stéréotypes, que signifie être artiste pop art femme ?

L’émergence des artistes féministes connues : une nouvelles voie vers la libération

Au milieu de ce bouleversement artistique, les artistes féministes pop ont commencé à émerger, apportant une perspective nouvelle et audacieuse. Elles ont osé remettre en question les normes de genre et ont utilisé leur art pour aborder des problèmes sociaux et politiques de manière provocante et différentes des hommes.

L’héritage des femmes pop artistes résonne toujours aujourd’hui dans l’art contemporain. Leur courage et leur créativité ont ouvert la voie à de nouvelles générations d’artistes féminines, qui continuent à repousser les limites de l’expression artistique et à remettre en question les normes sociales.

Leur créativité audacieuse, leurs perspectives novatrices et leur engagement envers l’expression artistique ont laissé une empreinte indélébile sur l’histoire de l’art. En explorant leur héritage, nous célébrons non seulement leurs contributions passées, mais aussi l’inspiration continue qu’elles offrent aux artistes et aux amateurs d’art du monde entier.

Pauline Boty (1938-1966), la première artiste féministe, avant-gardiste et rebelle

Connaissez-vous Pauline Boty ? C’est la fondatrice du mouvement pop art féministe en Angleterre, et laissez-moi vous dire, c’était une vraie rebelle, une avant-gardiste qui a mis le feu au Swinging London des années 60. Ses peintures de départ, c’étaient du pur pop art qui célébrait la sexualité des femmes. Mais ce n’est pas tout, cerise sur le gâteau, ses peintures étaient toujours peintes du point de vue de la femme. Innovant et audacieux à l’époque, non ?

En 1963, ses toiles prennent un tournant politique, notamment avec son œuvre “Scandal” qui dénonce la domination masculine dans le monde de l’art. En 1964, Pauline Boty continue sur sa lancée avec “It’s a Man’s World”, où elle dénonce le patriarcat historique et l’hégémonie des hommes à travers les siècles. Elle force le respect cette Pauline, et surtout nous montre le chemin !

Pauline Boty n’était pas seulement une artiste de génie dans le pop art, elle a aussi été une des pionnières du féminisme moderne. Imaginez un peu, elle était une source d’inspiration inépuisable pour n’importe quelle femme artiste. On ne peut pas parler d’art et de féminisme sans mentionner Pauline Boty, une vraie pépite du pop art féministe en avance sur son temps. On devrait tous prendre exemple sur elle, vraiment !

May Stevens (1924-2019), artiste féministe contre le suprémacisme blanc américain

May Stevens est la première femme artiste du pop art américain, et laissez-moi vous dire, elle était pas là pour rigoler. Le pop art, pour elle, c’était pas seulement des couleurs flashy et des images issues de la pop culture, c’était surtout un moyen de dénoncer tout un tas de mécanisme de domination : le racisme, l’antisémitisme, l’idéologie conservatrice américaine. Rien que ça, en plein dans les années 1960 !

Avec l’artiste féministe May Stevens, la misogynie de la classe moyenne blanche américaine en prend pour son grade. L’artiste balance une série de tableaux appelée “Big Daddy”, où elle démythifie la figure du père et dénonce le système patriarcal. May Stevens dénonçait les privilèges des hommes blancs, par exemple le salaire plus élevé, la position sociale supérieure, les droits légaux qui les avantageaient. Cette artiste femme a ouvert les yeux de tout le monde avec ses peintures, et grâce au pop art.

En réalité, avec May Stevens, le pop art en tant que mouvement artistique prend une toute autre dimension. C’est un mouvement qui devient politique, féministe, et qui se retrouve à l’intersection de plusieurs luttes. Elle était en avance sur son temps, cette femme ! Une petite plongée dans le monde de May Stevens ne fait jamais de mal. Plus qu’une rebelle, une vraie guerrière du pop art, qui a marqué l’histoire avec ses coups de pinceau et ses idées révolutionnaires. Respect, May Stevens !

Rosalyn Dexter (1926-actualité), le pop art pour dénoncer les violence faites aux femmes

Reconvertie dans l’écriture à la fin des années 1960, Rosalyn Dexter est une artiste peintre féministe qui s’est intéressée à la figure de la femme à travers la starisation, les violences de couples, les relations perverses et les abus sexuels. Ses tableaux traitent des thèmes encore inédits dans le monde de la pop art. La réception de ses oeuvres est controversée à l’époque.

Rosalyn Dexter est la seule artiste féminine, avec Marjorie Strider, a avoir exposé aux côté d’Andy Warhol et Roy Lichtenstein en 1964 à la Pace Gallery, une exception qui dénote bien de la mise à l’écart des femmes par l’avant-garde Pop art. Avec le recul, l’oeuvre de l’artiste Rosalyn Dexter a été considéré comme étant l’une des premières artistes féministes du Pop art. L’artiste refuse cette étiquette, son travail bouillonne toutefois des idéaux qui alimentaient à l’époque l’art féministe.

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NOUVEAU

Marjorie Strider (1931-2014), redéfinir le pop art sous une perspective féminine

À l’instar de ses contemporaines européennes Evelyne Axell et Pauline Boty, Strider a adopté certains des motifs les plus emblématiques du pop art sous une perspective féminine distincte. ses tableaux mettent en scène des bikinis, des visages lascifs, des pinups, des sucettes… À travers ses peintures et sculptures, Marjorie Strider a exploré la nature animée des nus féminins, des plantes, de la culture de consommation et des objets du quotidien.

L’artiste explore toutes les contradictions de la pinups et des symboles de la sexualité. En utilisant ces motifs emblématique, elle construit courageusement une représentation pop radicalement différente de ses contemporains, marquée par une contre-appropriation exubérante. Avec ses oeuvres, Marjorie Strider est la première artiste femme à réutiliser les codes du pop art avec l’objectif de les dénoncer.

En faisant sienne la notion de contre appropriation, et montrant du doigt une fausse réalité à dénoncer, Marjorie Strider s’est imposé parmi les artistes féministes connues de son époque.

Evelyne Axell (1935-1972), le pop art belge féministe

L’artiste pop art féministe belge Evelyne Axell quitte sa carrière prometteuse d’actrice pour se consacrer à la peinture en 1964. Son principal mentor est René Magritte. Elle se rend très tôt à Londres, où elle devient amie de Pauline Boty. Evelyne Axell développe son propre style pop art en explorant le sujet de la libération du corps féminin. Si elle est la première artiste pop art féminine belge, elle est surtout la première artiste à évoquer si librement, à travers ses tableaux pop art, l’intimité des femmes, la révolution sexuelle et la libération des moeurs des femmes.

En 1969, Evelyne Axell remporte le Prix des Jeunes Peintres Belges, exploit non négligeable pour une artiste femme à cette époque. En avril 1969, elle organis un “happening” lors de la soirée d’ouverture de son exposition à la Galerie Richard Foncke à Gand, guidant une femme portant uniquement un casque d’astronaute à travers la foule et rhabillant ensuite la femme nue. La peintre belge Evelyne Axell rejoint alors le cercle de l’art au féminin, et ces artistes féministes qui vivent leur révolution sexuelle en tant que vraies femmes, avec toutes les conséquences directes et inattendues.

Chrisitina Ramberg (1946-1995), l’art pour dénoncer la perversion masculine

Christina Ramberg s’intéresse au corps de la femme, et ce dès la fin des années 1960. A travers des couleurs foncés sépias, l’artiste pop art montre le corps de la femme engoncée dans des corsets, collants et tenus en cuir quasi guerrières qui ne sont pas sans rappeler Jeanne d’Arc. Le corps est comme contorsionné, retenu, prisonnier… Et on notera que le visage de la femme n’est jamais montré, seul la chair et ce qu’on lui inflige sont mis en lumière sur la toile. Dans ses tableaux, Christina Ramberg dénonce la sexualisation du corps, la perversion des fantasmes masculins et fait le lien entre sado-masochisme et mysoginie.

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Kiki Kogelnik (1935-1997), la première artiste à l’origine du “féminisme pop”

Amie d’Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Jasper Johns et autres artistes américains au début des années 1960, l’artiste autrichienne Kiki Kogelnik se dirige dans les années 1970 vers un pop art plus engagé. C’est l’époque de ses “oeuvres féminines”, qui détournent et pointent du doigt l’omniprésence de la figure de la femme dans la publicité et les stéréotypes de genre.

Son style fantaisiste et sa personnalité exubérante lui ont souvent porté préjudice. Ou été des arguments pour discréditer la sincérité et la valeur de son engagement pour les femmes. Pourtant, elle est aujourd’hui reconnue comme l’une des premières artistes pop art à avoir mélangé publicité, mode, féminin et surtout féminisme. Ce qu’on appellerait aujourd’hui le “féminisme pop”, ce mélange léger et critique entre culture pop et les valeurs féministes.

Niki de Saint Phalle (1930-2022), la féminité comme jardin intérieur

L’artiste Pop art Niki de Saint Phalle se fait remarquer en 1964 avec sa Vénus. Il s’agit d’une sculpture de la déesse qui s’écarte radicalement des stéréotypes de beauté occidentaux: la Vénus a désormais des formes, de gros membres, du gras, elle est noire, vêtue d’un maillot colorés plutôt ridicule. Saint Phalle rompt avec les codes de la tradition, de la féminité “classique“, et embrasse en même temps la cause des droits civiques des minorités et populations noires. L’artiste utilise le Pop art pour explorer le concept de féminité et les jardins secrets de la femme, une approche nouvelle et marquante à l’époque!

Yayoi Kusama (1929-actualité), pop art féministe à l’avant garde du féminisme

Yayoi Kusama, était une artiste féministe et avant-gardiste du mouvement pop art. Elle a laissé une empreinte unique grâce à son originalité et son engagement. Ses installations lumineuses, ses peintures à pois et ses happening artistiques ont fait d’elle une figure marquante de l’art contemporain. Elle a exploré des thèmes profonds tels que l’identité, la maladie mentale, la sexualité et la politique. Parmi ses œuvres notables, “Infinity Mirrored Room” et “Narcissus Garden” illustrent sa quête d’introspection, sa rébellion contre les rôles de genre et sa déconstruction du phallus symbolique.

À travers ses installations artistiques, Kusama a abordé des questions de genre et de sexualité, remettant en question les normes établies et défiant le regard masculin. Ses happenings provocateurs ont remis en cause la société patriarcale et la hiérarchie artistique, tout en soulignant ses luttes personnelles avec la maladie mentale et la société conservatrice. Ses œuvres, telles que “Phalli’s Field” et “Love Forever”, ont utilisé le langage visuel pour exprimer des idées féministes et évoquer une prise de conscience collective. Elle a même célébré le mariage homosexuel avant-gardiste dans l’un de ses “happenings”, se positionnant ainsi en faveur de l’égalité et de la diversité.

Kusama a également créé des œuvres emblématiques liées à son histoire personnelle et à sa culture japonaise, comme ses motifs de citrouilles et de pois, qui représentent à la fois son enfance au Japon et sa quête d’unité culturelle. Son art transcende les frontières et défie les conventions, tout en inspirant les générations futures à repenser les normes, à s’exprimer librement et à œuvrer pour un monde plus inclusif.

Nathalie Latil (1966-actualité), artiste pop art féministe à découvrir

L’artiste pop art contemporaine Nathalie Latil se démarque en s’inspirant de l’oeuvre de ces artistes femmes du pop art. Elle revendique surtout l’influence directe de Marjorie Strider, Niki de Saint Phalle, Evelyne Axell et Kiki Kogelnik. Notamment pour leur démarche artistique, les thèmes qu’elles ont exploré, leurs combats et l’esthétique de leurs tableaux.

La collection pop art Les Petites Nanas

NL! a d’ailleurs nommé sa série de peintures les “Petites nanas” en hommage aux “Nanas” (“Black Girlsl”) de Niki de Saint Phalle. La Petite Nana de Nathalie n’est pas une Vénus difforme, énorme, radicale… mais plutôt un pastiche de la figure stéréotypée de la pinup blonde, rousse, svelte, séductrice. Avec sa Petite Nana, l’artiste poursuit le travail de Marjorie Strider. En utilisant l’image de la pinup comme icône de féminité et comme symbole du désir masculin, elle entend dénoncer une représentation machiste de la femme.

Le Pop art de NL! joue avec les codes de la société patriarcale. Cela pour mieux les pointer du doigts et dénoncer. Et aussi pour mieux s’en affranchir en tant que femme. NL! montre ses Petites Nanas dans des mises en scène grotesques, sexy, absurdes pour mieux explorer et questionner le sujet de la féminité.

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